Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (2025)

1 La microdélétion 22q11.2 (del22q11.2) est la microdélétion la plus fréquemment rencontrée chez l’humain, puisque sa prévalence est estimée à environ 1 naissance sur 4000 (Botto et al., 2003) et est dépistée dans près d’une grossesse sur 1000 (Grati et al., 2015). Dans la littérature, on retrouve également la del22q11.2 sous les noms de syndrome vélocardio-facial (SVCF) ou de syndrome de Di George. Dans environ 90% des cas diagnostiqués, la del22q11.2 apparaît de novo et n’est transmise par l’un des deux parents que dans environ 10% des cas (forme familiale). En grande majorité (90 à 95% des cas), la del22q11.2 est causée par une microdélétion de 3 mégabases (Mb) sur le bras long du chromosome 22 incluant 90 gènes connus (McDonald-McGinn et al., 2015). Les 5 à 10% restants présentent des délétions plus petites dites «atypiques». La fréquence des remaniements à cet endroit précis du génome réside dans ses particularités structurelles. En effet, les parties du génome bordant la délétion 22q11.2 typique sont des régions particulières, appelées LCR («Low Copy Repeats»), c’est-à-dire des régions où des petites séquences d’ADN sont répétées de nombreuses fois. Ces répétitions rendent ces endroits vulnérables à des réarrangements interchromosomiques aberrants lors de la méiose (Shaikh et al., 2000).

2 La del22q11.2 est associée à une variété de manifestations somatiques, qui sont extrêmement variables d’un individu à l’autre. Parmi les signes les plus fréquemment rencontrés, on retrouve la présence de malformations cardiaques de type conotroncale dans environ 70% des cas (Bassett et al., 2011). Ces dernières incluent notamment la tétralogie de Fallot, l’atrésie pulmonaire, le ventricule droit à double issue, le tronc artériel commun, et les anomalies de l’arc aortique (Long, Ramadhani, & Mitchell, 2010). Seules 30 à 40% des personnes atteintes doivent recourir à une chirurgie cardiaque réparatrice, certaines malformations ayant peu d’incidence fonctionnelle. La présence d’une malformation cardiaque conotroncale est un point d’appel important pour le diagnostic de del22q11.2, puisqu’environ un tiers des personnes affectées par ce type de malformations est également porteur de cette microdélétion. Les malformations cardiaques jouent un rôle important dans la del22q11.2, puisqu’elles affectent le volume (Fountain et al., 2014; Schaer et al., 2010) et le développement du plissement cortical (Schaer et al., 2009), en particulier dans les régions irriguées par l’artère cérébrale postérieure (par exemple, le cervelet, le thalamus, le gyrus fusiforme) et à la jonction entre les lobes temporaux, pariétaux et occipitaux. Cependant, les conséquences cognitives des altérations cérébrales dues aux malformations cardiaques restent mal connues.

3 Parmi les autres problèmes somatiques fréquemment rencontrés dans la del22q11.2, on trouve des malformations de la sphère oropharyngée dans environ 75% des cas, avec notamment une insuffisance vélaire accompagnée ou non d’une fente palatine sous-muqueuse (Bassett et al., 2011). Il est important de souligner que les fentes palatines ouvertes sont relativement rares. Durant l’enfance, les problèmes de la sphère palatine peuvent conduire à des difficultés d’alimentation. Dans un certain nombre de cas, en particulier lorsque l’expression orale est fortement altérée, une chirurgie réparatrice peut être proposée. Dans les cas restants, un traitement logopédique est indiqué. Des infections à répétition (40% des cas), une hypocalcémie (60% des cas, souvent causée par une hypoparathyroïdie), des malformations des voies urinaires (30% de cas), des troubles auditifs (40% des cas), une scoliose (45% des cas) et des troubles de la coagulation (30% des cas) font également fréquemment partie du tableau clinique de la del22q11.2 (Bassett et al., 2011).

Marc est un petit garçon de 4ans et demi. Ses parents consultent pour avoir un avis concernant l’orientation scolaire de leur fils. À l’anamnèse, on relève la présence d’une malformation cardiaque (communication interventriculaire) sans impact fonctionnel, détectée au moment de la naissance. Des difficultés au niveau du tonus bucco-facial sont également notées par les parents, car Marc a encore de la difficulté à avaler des aliments solides et préfère les aliments mixés ou mous. Marc a présenté un retard de langage, avec une apparition des premiers mots vers l’âge de 3ans. Il s’exprime aujourd’hui de manière informative, mais est souvent économe dans ses propos.
De manière générale, Marc se présente comme un jeune garçon plutôt réservé avec un évitement du regard. Il peut toutefois initier des interactions et répond de manière adéquate aux sollicitations des adultes. Lors d’un bilan orthophonique, une malformation de la luette du palais est observée. Au niveau fonctionnel, une hypotonie bucco-linguo-faciale ainsi que des difficultés d’articulation de type rhinolalie, qui perturbent l’intelligibilité du discours, sont mises en évidence. Un bilan développemental révèle de bonnes compétences de motricité fine et globale, mais des difficultés au niveau de la coordination oculomanuelle (par exemple, copie de lignes). Une difficulté globale à suivre des consignes comprenant plus d’un énoncé est également relevée. Les performances cognitives de Marc sont globalement en décalage de 10 mois par rapport à son âge chronologique. Il présente par exemple des difficultés à réaliser des appariements sur la base de la forme ou de la couleur.
Au vu des divers éléments du tableau clinique, un bilan génétique est demandé qui révèle la présence d’une microdélétion 22q11.2 chez Marc.

4 Les premières études de neuro-imagerie utilisant des techniques d’imagerie cérébrale par résonance magnétique (IRM) ont mis en évidence une diminution significative du volume total de matière grise (7,5%) et de matière blanche (16,5%) chez les personnes affectées par la del22q11.2 par rapport à un groupe de participants de contrôle (Eliez, Schmitt, White, & Reiss, 2000). Par la suite, plusieurs études ont permis de montrer que le volume cérébral n’est pas affecté de manière uniforme et qu’il existe un pattern spécifique d’altérations cérébrales (Campbell et al., 2006; Eliez et al., 2000; Schaer et al., 2010; Simon, Ding, et al., 2005; Sun et al., 2018) (figure1). Dans les études transversales incluant principalement des enfants et des adolescents, les altérations décrites suivent typiquement un gradient rostro-caudal (antéro-postérieur), avec une relative préservation du volume du lobe frontal et une altération plus prononcée des régions pariétales, occipitales et du cervelet (pour une revue, voir Tan, Arnone, McIntosh, & Ebmeier, 2009). Une altération plus prononcée des structures médiales par rapport aux structures latérales a également été décrite (Tan et al., 2009). Plusieurs études se sont également intéressées à la gyrification cérébrale dans la del22q11.2 (Bearden et al., 2009; Schaer et al., 2008; Schaer, Glaser, et al., 2009; Schaer et al., 2006) puisqu’elle constitue un indicateur d’altérations précoces du développement cérébral in utero. Par exemple, Schaer et al. (2008) ont observé une diminution significative de la gyrification autour du lobe pariétal, s’étendant aux régions cingulaires postérieures et au précuneus. Une diminution de la gyrification autour du sillon post-central, du sillon temporal moyen et supérieur a également été retrouvée.

Figure1

Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (1)

Pattern spécifique d’altérations cérébrales dans la del22q11.2[1]
Légende: l’étude de Sun et al. (2018) a comparé les différences d’épaisseur corticale et de surface corticale entre un groupe 474 participants affectés par la del22q11.2 et 315 participants de contrôle au développement typique. Par rapport au groupe de contrôle, les participants affectés par la del22q11.2 étaient caractérisés par une augmentation de l’épaisseur corticale et une diminution de la surface corticale, particulièrement au niveau du cortex postérieur médial incluant le cuneus et le précuneus, le gyrus lingual, les régions situées autour de la scissure calcarine et le cortex frontal latéral et médial. Par ailleurs, une réduction significative à la fois de l’épaisseur corticale et de la surface corticale a été observée chez les participants affectés par la del22q11.2 au niveau du gyrus cingulaire. Enfin, une diminution de l’épaisseur corticale dans le gyrus temporal supérieur et une augmentation de la surface corticale au niveau du cortex pariétal supérieur et du gyrus frontal moyen (partie rostrale) a été rapportée.

5 Plus récemment, des études couvrant une période développementale plus large (c’est-à-dire de l’enfance à l’âge adulte) et/ou tirant parti d’un suivi longitudinal des participants ont permis d’apporter des informations précieuses concernant le développement cérébral au cours de la vie. Par exemple, l’étude de Schaer et al. (2009) a étudié le développement de l’épaisseur corticale dans un groupe de 139 participants (dont 59 affectés par la del22q11.2) âgés de 6 à 40ans. Les résultats ont mis en évidence une augmentation significative de l’épaisseur corticale chez les enfants affectés par la del22q11.2 par rapport au groupe de contrôle, en particulier dans les régions préfrontales. Cependant, cette augmentation relative de l’épaisseur corticale, visible chez les enfants, n’était plus visible à partir de la fin de l’adolescence et du début de l’âge adulte. Ces données suggèrent donc qu’un amincissement excessif des régions préfrontales a lieu durant l’adolescence chez les personnes affectées par la del22q11.2. Ces résultats ont récemment été répliqués dans une autre cohorte indépendante de participants (Ramanathan et al., 2017).

6 Finalement, une série d’études récentes a permis de caractériser le profil de connectivité cérébrale dans la del22q11.2 au moyen de la technique d’imagerie par diffusion de tenseur (Diffusion Tensor Imaging – DTI). Ces dernières mettent en évidence une altération spécifique des fibres longues (reliant le lobe frontal au lobe temporal; et le lobe pariétal au lobe occipital) ainsi que des faisceaux de fibres situés dans les régions limbiques (pour une revue, se référer à Scariati, Padula, Schaer, & Eliez, 2016). [1]

7 Les aspects psychiatriques représentent probablement la thématique la plus étudiée du phénotype des personnes affectées par la del22q11.2. Les premières études dans le domaine, basées sur de petits échantillons d’adultes, ont montré de manière consistante une augmentation de la fréquence des troubles du spectre de la schizophrénie (Pulver et al., 1994; Scambler et al., 1992; Shprintzen, Goldberg, Golding-Kushner, & Marion, 1992). Ce constat a, par la suite, été répliqué de nombreuses fois dans des échantillons de patients beaucoup plus importants (Fung et al., 2010; Gothelf et al., 1999; Gothelf et al., 2013; Green et al., 2009; K. Murphy, Jones, & Owen, 1999; Tang et al., 2013). Récemment, une étude collaborative du consortium international sur la del22q11.2 (International Consortium on Brain and Behaviour in 22q11.2 deletion syndrome), réunissant 15 groupes de recherche et portant sur plus de 1400 personnes âgées de 6 à 68ans, a indiqué que la prévalence des troubles du spectre de la schizophrénie s’élevait à 41% chez les adultes de 26ans et plus. Cette prévalence était également augmentée chez les adolescents (13 à 17ans) et les jeunes adultes (18 à 25ans) puisqu’elle était de 10 et 25%, respectivement (Schneider et al., 2014). [2] Une telle augmentation du risque de développer des troubles du spectre de la schizophrénie est spécifique à la del22q11.2 et n’est pas uniquement expliquée par la présence d’un retard intellectuel. En effet, les personnes souffrant d’un retard intellectuel présentent une légère augmentation du risque de schizophrénie (la prévalence est estimée à 3 à 5%, voir par exemple Morgan, Leonard, Bourke, & Jablensky, 2008), mais qui n’est pas comparable à celle observée dans la del22q11.2. Selon Murphy (2002), la del22q11.2 est le troisième facteur de risque de développer une schizophrénie. Seules les personnes ayant un jumeau monozygote ou deux parents du premier degré affectés présentent un risque plus élevé de développer ce type de trouble. Cet élément a donc conduit les chercheurs à considérer ce syndrome comme un modèle unique pour comprendre le développement de la schizophrénie ainsi que les facteurs de risque qui y sont associés.

8 La del22q11.2 est également associée à une prévalence élevée de présenter d’autres troubles psychiatriques, en particulier les troubles anxieux, qui sont diagnostiqués dans 30% à 76% des cas selon les études (Antshel et al., 2006; Antshel et al., 2010; Baker & Skuse, 2005; Fabbro, Rizzi, Schneider, Debbané, & Eliez, 2012; Feinstein, Eliez, Blasey, & Reiss, 2002; Gothelf et al., 2007; Gothelf et al., 2013; Green et al., 2009; Jolin et al., 2009; Schneider et al., 2014; Young, Shashi, Schoch, Kwapil, & Hooper, 2011). Parmi les troubles anxieux les plus fréquemment rapportés chez les enfants et les adolescents, on trouve le trouble d’anxiété généralisée, les phobies simples et la phobie sociale. Chez les adultes, on note une augmentation du trouble panique. Les troubles de l’humeur sont rarement diagnostiqués durant l’enfance et tendent à augmenter significativement dès la fin de l’adolescence pour atteindre une fréquence de 20% à l’âge adulte (Schneider et al., 2014). Les troubles typiquement diagnostiqués durant l’enfance, en particulier les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), se retrouvent fréquemment dans le contexte de la del22q11.2 (Antshel et al., 2006; Antshel et al., 2010; Feinstein et al., 2002; Green et al., 2009; Jolin et al., 2009; Schneider et al., 2014; Tang et al., 2013; Young et al., 2011). Ils tendent à diminuer avec l’âge, même si leur persistance à l’âge adulte est toujours nettement supérieure à ce que l’on observe dans la population générale (Kessler et al., 2006). Les personnes avec une del22q11.2 présentant un TDA/H se caractérisent le plus souvent par un déficit d’attention, sans hyperactivité marquée (sous-type inattentif; Niarchou, Martin, Thapar, Owen, & van den Bree, 2015).

9 Dans cette partie, nous traiterons du profil neuropsychologique des personnes affectées par la del22q11.2. Nous aborderons tout d’abord brièvement la question de la spécificité du profil cognitif de la del22q11.2 par rapport à d’autres syndromes génétiques ou par rapport à la déficience intellectuelle idiopathique. Nous évoquerons ensuite les particularités relatives à l’intégration visuomotrice et à la perception visuelle, puisque ces dernières ont probablement un impact majeur sur le profil observé dans plusieurs domaines spécifiques de la cognition. Enfin, nous traiterons plus en détail des recherches concernant le fonctionnement intellectuel général, le raisonnement numérique, la mémoire, l’attention et les fonctions exécutives, et la cognition sociale.

10 Bien qu’une grande variabilité soit observée au niveau individuel, plusieurs études suggèrent que la del22q11.2 se caractérise par un profil spécifique d’altérations cognitives qui est différent de celui observé dans d’autres syndromes génétiques ou dans le cas de la déficience intellectuelle idiopathique (pour un aperçu du profil cognitif de la del22q11.2, figure2). Une comparaison entre le profil cognitif d’enfants et adolescents affectés par la del22q11.2 et le syndrome de Williams (SW), appariés au niveau du score de quotient intellectuel (QI) total, a par exemple mis en évidence des difficultés spécifiques au niveau du raisonnement verbal (tel qu’évalué par les subtests Vocabulaire et Similitudes de l’Échelle d’Intelligence de Wechsler pour Enfants [WISC]), de la détection de la direction du regard, de la reconnaissance des expressions faciales, et de la reconnaissance de l’identité de visages (Campbell et al., 2009).

11 D’autres études ont, quant à elles, comparé les personnes affectées par la del22q11.2 avec un groupe de personnes appariées pour le QI. Par exemple, Henry et al. (2002) ont évalué 38 adultes (dont 19 affectés par la del22q11) et ont observé des déficits spécifiques au niveau du raisonnement social et abstrait (tel qu’évalué par le subtest Compréhension de l’Échelle d’Intelligence de Wechsler pour Adultes [WAIS]), du traitement visuospatial (tel qu’évalué par une épreuve de perception d’images dégradées de la batterie Visual Object and Space Perception – VOSP; Warrington & James, 1991) et des fonctions exécutives (tel qu’évalué par le test des Tours de Londres; Shallice, 1982). Plus récemment, Gur et al. (2014) ont comparé le profil cognitif de 137 personnes affectées par la del22q11.2, 439 personnes présentant des difficultés de développement ainsi que des problèmes médicaux complexes sans anomalie génétique identifiée (groupe Developmental Disorder-DD) et 444 participants avec un développement typique âgés de 8 à 21ans. L’ensemble des participants a été évalué au moyen de la Penn Computerized Neurocognitive Battery (CNB; Moore, Reise, Gur, Hakonarson, & Gur, 2015). Cette batterie informatisée évalue différents aspects du fonctionnement cognitif: (1) les fonctions exécutives, (2) la mémoire épisodique, (3) la «cognition complexe» et (4) la cognition sociale. Dans cette étude, les participants avec del22q11.2 présentaient globalement des déficits cognitifs plus importants à l’ensemble des tâches par rapport au groupe DD. Par ailleurs, leur profil cognitif était caractérisé par des faiblesses relatives au niveau de la mémoire des visages et des épreuves du domaine de la cognition sociale, ainsi que du raisonnement verbal et non verbal (domaine de la «cognition complexe»). Finalement, des analyses par groupe d’âge ont révélé un effet de cassure développementale (c’est-à-dire une déviation par rapport à la trajectoire développementale attendue) dans le domaine de la cognition sociale et de la «cognition complexe» durant la période de l’adolescence.

12 Finalement, Vicari et al. (2012) ont examiné le profil cognitif de 24 enfants affectés par la del22q11.2 avec ou sans déficience intellectuelle (défini par un score de QI total < 75). De manière intéressante, des difficultés linguistiques (par exemple, compréhension du lexique, production morphosyntaxique) caractérisaient les enfants affectés par la del22q11.2 par rapport à un groupe d’enfants de contrôle apparié pour l’âge mental. En revanche, ces difficultés ne se retrouvaient pas lorsque seule la performance des participants avec del22q11.2 sans déficience intellectuelle était examinée. À ce titre, les difficultés linguistiques ne représenteraient donc pas une caractéristique spécifique à ce syndrome. À l’inverse, des difficultés marquées au niveau de l’intégration visuomotrice et de la perception visuelle étaient caractéristiques des enfants avec del22q11.2, y compris ceux qui ne présentaient pas de déficience intellectuelle. Dans la partie suivante, nous traiterons plus en détail de la question de l’intégration visuomotrice et de la perception visuelle dans le contexte de la del22q11.2 et de leur impact sur différents processus cognitifs.

13 En résumé, ces études suggèrent que certains domaines de la cognition sont particulièrement affectés dans la del22q11.2 par rapport à d’autres syndromes génétiques ou par rapport à des jeunes présentant un retard du développement. Ceci va donc dans le sens d’un profil cognitif spécifique à la del22q11.2. En particulier, les domaines principaux de fragilité qui ressortent de ces études sont l’intégration visuomotrice, la perception visuelle, le traitement visuospatial, les fonctions exécutives et la cognition sociale. Ces différents domaines seront repris en détail dans les parties qui suivent.

Bien que les habiletés langagières soient mieux développées que le pôle non verbal, le développement du langage dans la del22q11.2 peut être qualifié d’atypique (Majerus, Van der Linden, Braissand, & Eliez, 2007). En effet, certaines particularités développementales peuvent être associées au syndrome et évoluent au cours du temps.
L’émergence du langage
Dans la petite enfance, on observe un décalage dans les étapes typiques du développement (milestones) affectant au premier plan les domaines de la motricité et du langage expressif (Roizen et al., 2007). De manière plus précise, l’apparition des premiers mots survient de manière décalée, en moyenne autour de 30 mois (Murphy, 2004). Une étude rétrospective retraçant les différentes étapes du développement langagier chez 37 individus affectés par la del22q11.2 s’est intéressée au lien entre les compétences cognitives générales et le développement du langage (Swillen et al., 1997). Les auteurs ont montré que les individus avec un QI > 70 prononçait leurs premiers mots en moyenne à 18 mois et les premières phrases en moyenne à 36 mois, alors que ceux avec un QI < 70 prononçaient leurs premiers mots en moyenne à 32 mois et les premières phrases en moyenne à 60 mois.
En lien avec les anomalies vélo-pharyngées qui constituent l’une des principales caractéristiques de la del22q11.2, les difficultés articulatoires, phonologiques et de résonance sont parmi les signes précoces qui amènent une prise en charge spécialisée. En effet, la voix hypernasale, les troubles articulatoires et phonologiques rendent l’expression orale parfois difficilement compréhensible nécessitant une intervention précoce constituée de chirurgie et/ou thérapie intensive (logopédie). L’étude des erreurs articulatoires et phonologiques observées a mis en évidence un profil d’erreurs concordant avec celui d’enfant présentant des fentes palatines sans del22q11.2, bien que l’intensité des troubles soit souvent plus importante dans la del22q11.2 (Fullman & Boyer, 2012). Enfin, il est important de noter que, même si les anomalies vélo-pharyngées ont un impact sur le langage expressif et les compétences globales de communication, le retard de langage décrit ci-dessus est observé indépendamment de celles-ci (Solot et al., 2000).
Les enfants d’âge scolaire
À l’entrée à l’école, souvent grâce aux différentes interventions, le langage expressif s’améliore de manière importante, devient fonctionnel et rejoint pour certains un niveau comparable à ceux d’enfants du même âge. Toutefois, l’analyse fine du récit de 19 enfants avec une del22q11.2 âgés de 5 à 8,5ans a mis en évidence des difficultés persistantes en expression, caractérisées par des difficultés à initier le récit (nécessité de relance de l’examinateur plus fréquente que pour le groupe de contrôle), ainsi que des phrases plus courtes et grammaticalement plus simples (Persson et al., 2006). Concernant la compréhension, plusieurs études ont mis en évidence un niveau de vocabulaire plus faible dans la del22q11.2 (Golding-Kushner, Weller, & Shprintzen, 1985; Persson et al., 2006). Selon Majerus et al. (2007), un trouble de la mémoire à court terme affectant de manière spécifique la capacité à se souvenir de l’ordre des éléments (ordre sériel) pourrait être à l’origine des difficultés à acquérir du nouveau vocabulaire. Au-delà du niveau lexical, différentes études ont observé un profil atypique chez les enfants avec une del22q11.2 caractérisé par de meilleures performances en expression qu’en compréhension, ce qui peut conduire à surestimer le niveau général de compréhension d’un enfant (Glaser et al., 2002; Van Den Heuvel, Manders, Swillen, & Zink, 2018). Dans une étude longitudinale, Van den Heuvel et al. (2018) ont comparé le développement du langage entre différents groupes d’enfants de 6 à 13ans (18 avec une del22q11.2; 19 avec un déficit intellectuel d’origine idiopathique; 23 avec une comorbidité de déficience intellectuelle associée à un trouble du spectre autistique) afin d’identifier les particularités propres au syndrome. Ils ont mis en évidence de meilleures compétences en expression du langage qu’en compréhension, profil spécifiquement retrouvé dans la del22q11.2 comparé deux autres populations. L’étude de l’évolution des compétences a montré que la compréhension des phrases simples suit un développement typique au cours du temps alors que les phrases complexes évoluent plus lentement et sont en décalage chez les enfants avec une del22q11.2 comparé aux autres groupes. En complément, les auteurs ont mis en évidence des difficultés à utiliser l’information contextuelle à disposition pour répéter une histoire précédemment entendue.
En conclusion, le développement du langage chez les personnes atteintes par la del22q11.2 comporte plusieurs éléments atypiques qui nécessitent une évaluation détaillée à répéter à différents moments du développement.

14 Comme indiqué précédemment, des déficits d’intégration visuomotrice sont observées dans la del22q11.2, et ce indépendamment du niveau intellectuel général (Piccini et al., 2017; Vicari et al., 2012). L’intégration visuomotrice se réfère à la capacité d’un individu à intégrer des habiletés visuelles et motrices pour réaliser un geste et est fortement influencée à la fois par le développement des compétences de perception visuelle, mais également de la motricité fine et de la coordination motrice. L’un des outils les plus fréquemment utilisés pour évaluer l’intégration visuomotrice est le Beery-Buktenica Developmental Test of Visual-motor integration (VMI Beery; Beery & Beery, 2004). Il se compose d’une tâche principale, dans laquelle il est demandé aux participants de reproduire des formes géométriques de difficulté croissante à l’aide d’un crayon, et de deux tâches supplémentaires qui évaluent la perception visuelle (détection de formes) et la coordination motrice (tracer des lignes droites ou courbes à l’intérieur de limites définies). Selon plusieurs auteurs, les difficultés d’intégration visuomotrice observées dans le contexte de la del22q11.2 influencent les scores obtenus à de nombreuses évaluations cognitives. Par exemple, Duijff et al. (2012) ont examiné le fonctionnement intellectuel général (mesuré au moyen de l’échelle d’intelligence de Wechsler pour la période préscolaire et primaire – WPPSI-R) et l’intégration visuomotrice (mesurée au moyen du VMI Beery) dans un groupe de 65 enfants de 5ans affectés par la del22q11.2 et ont mis en évidence des corrélations significatives entre les scores aux deux échelles. Ces données suggèrent donc que l’intégration visuomotrice a une influence significative sur la performance à plusieurs tâches évaluant le fonctionnement intellectuel général, particulièrement celles permettant le calcul du QI performance. Une analyse plus spécifique des tâches supplémentaires du VMI Beery a montré que les performances de perception visuelle, mais pas de coordination motrice, étaient également associées aux scores obtenus à plusieurs subtests de la WPPSI-R. Ceci souligne l’importance d’un examen approfondi de la perception visuelle dans cette population.

15 Les personnes affectées par la del22q11.2 présentent en effet des particularités au niveau de la perception visuelle, à la fois au niveau de la perception des formes (Henry et al., 2002; Piccini et al., 2017) et de la perception du mouvement (Piccini et al., 2017). Par ailleurs, plusieurs études ont tenté de caractériser les profils d’exploration visuelle au moyen de la technique d’oculométrie (eye-tracking). Les ordinateurs équipés de cette technologie émettent des rayons infrarouges invisibles à l’œil nu qui sont réfléchis par les yeux du participant alors qu’ils sont en train d’effectuer une tâche de perception visuelle. Le réfléchissement de ces rayons est ensuite détecté par une caméra, ce qui permet à l’ordinateur de déduire l’orientation des yeux et donc d’estimer l’emplacement et la durée des fixations visuelles sur l’écran. Par exemple, McCabe et al. (2011) ont comparé le profil d’exploration visuelle lors de la présentation d’images de visages et de paysages et ont montré que les participants affectés par la del22q11.2 avaient tendance à effectuer moins de fixations, mais de plus longue durée par rapport aux participants de contrôle, quel que soit le type de stimuli.

16 Comme pour l’intégration visuomotrice, certaines données suggèrent un lien entre l’exploration visuelle et la performance à des tâches cognitives. En particulier, Bostelmann et al. (2017) ont montré que des enfants et adolescents affectés par la del22q11.2 passaient moins de temps à explorer les objets périphériques par rapport aux objets centraux en comparaison à un groupe de participants de contrôle durant la phase d’encodage d’une tâche de mémoire épisodique. De manière intéressante, le ratio d’exploration visuelle entre les objets périphériques et centraux était significativement associé à la performance de mémoire dans le groupe de participants avec del22q11.2. Même si cela n’a pas été exploré de manière formelle, on peut faire l’hypothèse que ces particularités d’exploration visuelle expliquent au moins en partie la différence significative observée entre les performances en modalité visuelle par rapport à la modalité verbale dans une variété de domaines cognitifs, que ce soit le raisonnement général (De Smedt, Devriendt, et al., 2007), la mémoire à court terme (Bearden et al., 2001), la mémoire à long terme épisodique (Bostelmann et al., 2017; Lajiness-O’Neill et al., 2006), ou encore l’attention (Swillen et al., 1999). Ce profil spécifique avait, à l’origine, amené les chercheurs à décrire la del22q11.2 comme un exemple représentatif de trouble de l’apprentissage non verbal (Nonverbal Learning Disability; Swillen et al., 1999).

17 Le fonctionnement intellectuel a été largement étudié dans le contexte de la del22q11.2 au moyen d’échelles classiques d’évaluation de l’intelligence, telles que les échelles de Wechsler. De manière générale, les études indiquent que les scores de quotient intellectuel total (QIT) se distribuent de manière normale autour de 70 (McDonald-McGinn et al., 2015). Les premières études réalisées dans cette population ont mis en évidence un profil caractérisé par une dissociation entre le quotient intellectuel verbal (QIV) et performance (QIP), en faveur du QIV (par exemple Swillen et al., 1997). Les études ultérieures ont toutefois souligné la présence d’une grande variabilité. Par exemple, l’étude de de Smedt et al. (2007) a examiné le fonctionnement intellectuel global d’un groupe de 103 enfants et adolescents affectés par la del22q11.2 âgés de 4 à 17ans au moyen de la WPPSI-R ou de la WISC-III. Dans cette étude, le QIT suivait une distribution normale centrée autour d’une moyenne de 73,48 et la distribution des scores s’étendait de 50 à 109. En moyenne, une dissociation significative entre QIV et QIP, en faveur du QIV, a été retrouvée. Cependant, au niveau individuel, 26% de l’échantillon présentait un profil inverse (QIP > QIV).

18 Grâce aux études de cohortes longitudinales de personnes affectées par la del22q11.2, des études récentes ont permis d’apporter une compréhension plus fine du développement des compétences intellectuelles au cours du temps. L’étude de Duijff et al. (2012) a examiné le développement des compétences intellectuelles à 5, 7 et 9ans dans un groupe de 69 enfants avec une del22q11.2. À l’âge de 5ans, les enfants ont été évalués au moyen du WPPSI-R et, à l’âge de 7 et 9ans, au moyen de la WISC-R ou WISC-III. Les auteurs ont mis en évidence un déclin significatif des scores standardisés avec le temps (en moyenne – 2,9 points de QIT/an; – 2.3 points de QIV/an; – 1.1 points de QIP/an) dans ce groupe. Afin de mieux comprendre ce phénomène de déclin, une comparaison entre les scores bruts aux subtests obtenus à l’âge de 7 et 9ans a été effectuée (l’évaluation à l’âge de 5ans a été exclue puisque les scores bruts du WPPSI-R ne sont pas directement comparables aux scores de la WISC-R ou WISC-III) (figure3). Cette analyse a révélé qu’un sous-groupe d’enfants (34%) présentait un déclin au niveau des scores bruts dans au moins deux subtests de la WISC entre l’âge de 7 et 9ans. Cependant, dans de nombreux cas (entre 41% et 86% des enfants selon le subtest examiné), un déclin des scores standardisés entre l’âge de 7 et 9ans s’observait non pas en raison d’un déclin des scores bruts, mais en raison d’une progression insuffisante des scores bruts pour au moins conserver un score standardisé identique au subtest (phénomène de plateau). Plus récemment, une étude à large échelle a récemment été publiée par Vorstman et al. (2015) en collaboration avec le consortium international sur la del22q11.2. Une échelle standardisée de Wechsler ainsi qu’un entretien psychiatrique semi-standardisé ont été administrés à 829 personnes affectées par la del22q11.2 âgées de 8 à 24ans (environ la moitié des participants a été évaluée au moins deux fois). Les résultats suggèrent que les personnes affectées par la del22q11.2 présentent en moyenne un déclin de – 7,04 points de QIT, – 9,02 points de QIV et – 5,09 points de QIP entre l’âge de 8 et 24ans. De manière intéressante, les participants ayant reçu un diagnostic de trouble psychotique (diagnostic posé en moyenne à l’âge de 18ans) se caractérisaient par un déclin plus marqué de leurs compétences intellectuelles au cours du temps, surtout au niveau du QIV (figure4). Plus spécifiquement, le déclin cumulatif au niveau du QIV était plus marqué chez les participants qui développeront ultérieurement un trouble psychotique dès l’âge de 11ans (soit en moyenne 7ans avant le développement d’un trouble psychotique).

Figure3

Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (3)

Évolution des scores bruts à l’échelle d’intelligence de Wechsler pour enfants – 3e édition (WISC-III) entre l’âge de 7 et 9ans.[3]
Légende: l’étude de Duijff et al. (2012) a examiné l’évolution des scores bruts aux subtests de l’échelle d’intelligence de Wechsler pour enfants – 3e édition (WISC-III) entre l’âge de 7,5 et 9,5ans dans un groupe de 29 enfants affectés par la del22q11.2. Dans les différentes colonnes, la valeur de différence entre le score obtenu à 9,5ans et 7,5ans pour chaque participant est représentée par un losange. Lorsqu’un participant se situe dans la partie blanche de la colonne, cela signifie que le score brut obtenu à l’âge de 9,5ans a progressé de manière suffisante pour maintenir au moins le même score standardisé qu’à l’âge de 7,5ans. Lorsqu’un participant se situe dans la partie bleu clair de la colonne, cela signifie que le score brut obtenu à l’âge de 9,5ans a progressé, mais pas suffisamment pour maintenir le même score standardisé qu’à l’âge de 7,5ans. Ce «phénomène de plateau» se produit lorsqu’un participant progresse, mais de manière moins prononcée que ce qui est attendu pour son âge, ce qui se traduit par une diminution des scores standardisés. Finalement, lorsqu’un participant se situe dans la partie bleu foncé de la colonne, cela signifie que le score brut obtenu à 9,5ans est inférieur à celui obtenu à l’âge de 7,5ans. Info = information; Simi = similitudes; Arith = arithmétique; Voc = vocabulaire; Compr = compréhension; MC = mémoire des chiffres; CI = complètement d’image; AI = arrangement d’images; Cubes = cubes; AO = assemblage d’objets; Laby = labyrinthes

Figure4

Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (4)

Évolution des compétences intellectuelles au cours du temps chez les personnes affectées par la del22q11.2 avec ou sans trouble psychotique associé.[4]
Légende: l’étude de Vorstman et al. (2015) a examiné l’évolution des compétences intellectuelles entre l’âge de 8 et 24ans dans un échantillon de 829 participants affectés par la del22q11.2, dont 388 ont été évalués au moins à deux reprises. Sur les graphiques, le changement moyen au niveau du QI verbal (A), du QI performance (B) et du QI total (C) est calculé et représenté de manière cumulative pour les participants n’ayant pas reçu de diagnostic de trouble psychotique (en jaune) ou ayant reçu un diagnostic de trouble psychotique (en bleu). Les graphiques indiquent que le déclin cognitif est plus prononcé dans le sous-groupe de participant ayant reçu un diagnostic de trouble psychotique. Cependant, la différence est plus prononcée pour le QI verbal que pour les autres dimensions.

19 Les études de Duijff et al. (2012) et Vostman et al. (2015) n’ayant pas inclus de groupe de contrôle, il est cependant difficile de conclure que ces changements sont spécifiques à la del22q11.2. Chawner et al. (2017) ont récemment comparé les trajectoires développementales du fonctionnement intellectuel chez des enfants et adolescents affectés par la del22q11.2 par rapport à leur fratrie non affectée. Les résultats de cette étude ne suggèrent pas de trajectoire atypique du fonctionnement intellectuel dans le groupe de personnes avec del22q11.2 par rapport à leur fratrie. En effet, même si certains participants présentaient un déclin des scores bruts entre les deux évaluations, ceci n’était pas plus fréquent dans le groupe de personnes affectées par la del22q11.2 que dans le groupe de contrôle. Il convient toutefois de relever que l’étude de Chawner et al. (2017) s’est centrée sur une période d’âge relativement restreinte (9,9ans en moyenne lors de la première évaluation; 12.5ans en moyenne lors de la seconde), ce qui a potentiellement contribué à sous-estimer les différences de trajectoires développementales entre les deux groupes.

20 Malheureusement, il existe encore peu d’études s’intéressant aux trajectoires du développement intellectuel à l’âge adulte, ce qui limite notre connaissance de l’évolution à long terme de cette population. Evers et al. (2006) ont publié une étude de cas d’un homme âgé de 52ans ayant présenté un déclin cognitif marqué à partir de l’adolescence ainsi qu’une perte majeure au niveau de son autonomie. Quelques années plus tard, les mêmes auteurs ont publié une description clinique de 7 cas d’adultes présentant un profil similaire de déclin cognitif et de baisse marquée du fonctionnement adaptatif (Evers, De Die-Smulders, Smeets, Clerkx, & Curfs, 2009). Il faut souligner que la majorité de ces adultes, mais pas l’intégralité, avaient reçu un diagnostic de trouble psychotique au cours de la vie. Bien que des études à large échelle soient nécessaires, ces deux articles suggèrent qu’au moins un sous-groupe d’adultes affectés par la del22q11.2 présente une détérioration cognitive et fonctionnelle importante au cours du temps, dont les mécanismes restent aujourd’hui largement inconnus.

21 En résumé, les études s’intéressant au fonctionnement intellectuel général dans la del22q11.2 ont mis en évidence des scores de QI total qui se distribuent de manière normale autour de 70, avec une hétérogénéité importante d’un individu à l’autre. En moyenne, on tend à observer une différence entre le QIV et le QIP, en faveur du QIV. Les études longitudinales suggèrent, quant à elles, qu’au moins un sous-groupe d’individus présente un déclin des scores standardisés aux échelles évaluant le fonctionnement intellectuel au cours du temps (qui peut être dû soit à un déclin absolu des performances, soit à un phénomène de plateau développemental). Enfin, les personnes qui développeront ultérieurement un trouble psychotique tendent à présenter un déclin plus prononcé de leurs compétences verbales durant l’adolescence. Dans les parties suivantes, nous détaillerons les connaissances actuelles concernant plusieurs domaines spécifiques de la cognition, à savoir l’attention et les fonctions exécutives, le raisonnement numérique, la mémoire, et la cognition sociale.

22 Nous aborderons tout d’abord la thématique de l’attention et des fonctions exécutives. En effet, ces domaines représentent fréquemment des points de fragilités dans le contexte des troubles neuro-développementaux. À ce titre, la del22q11.2 ne fait pas exception.

23 Les troubles de l’attention sont très fréquents dans le contexte de la del22q11.2, puisqu’environ 40% des individus atteignent les critères diagnostiques formels d’un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) et plus de la moitié présentent plusieurs symptômes invalidants (Schneider et al., 2014). L’une des particularités des troubles de l’attention dans cette population est une surreprésentation du sous-type inattentif (79% des personnes avec del22q11.2 et TDA/H contre seulement 20% dans la population avec TDA/H sans del22q11.2), alors que les sous-types hyperactif et mixte sont beaucoup plus rares (Niarchou et al., 2015). Au vu de la présentation des troubles sans hyperactivité associée (enfant/adolescent distrait, qui perd le fil, peine à se concentrer sur une durée prolongée), il est probable que leur reconnaissance soit retardée dans de nombreux cas. Au niveau des processus attentionnels, de Sonneville et al. (2018) ont étudié la relation entre différentes épreuves cognitives et les mécanismes comportementaux et émotionnels, en lien avec la symptomatologie du déficit d’attention et des troubles de la communication. Ils ont mesuré différents domaines de l’attention et des fonctions exécutives à l’aide de la batterie informatisée Amsterdam Neuropsychological Tasks (ANT; de Sonneville, 1999). Les résultats de ces tâches ont ensuite été comparés à la symptomatologie clinique mesurée à l’aide de questionnaires hétérorapportés (Child Behaviour Checklist [Achenbach, 1991]; Échelle de Conners – Revisée [Conners, 2000b]) chez 58 enfants et adolescents de 9 à 18ans affectés par la del22q11.2. Les résultats montrent des scores inférieurs à la norme dans les domaines de l’alerte et de l’attention soutenue qui sont reliés aux mesures de difficultés attentionnelles rapportées par les parents. Cette étude confirme donc le lien entre les processus attentionnels et la symptomatologie comportementale d’inattention observée dans cette population.

24 De nombreuses études portant sur le profil cognitif et neuropsychologique général de la del22q11.2 ont identifié les fonctions exécutives (FE) comme une faiblesse relative du profil (Chow, Watson, Young, & Bassett, 2006; Lewandowski, Shashi, Berry, & Kwapil, 2007). De plus, l’étude des différents sous-domaines qui constituent les FE a permis de préciser le profil, en identifiant certains domaines particulièrement affectés. En effet, la flexibilité mentale, la planification, la mémoire de travail, les compétences en multitasking (organisation en tâche multiple) et certaines composantes de l’inhibition sont décrites comme déficitaires dans cette population, indépendamment du niveau intellectuel (Campbell, Azuma, et al., 2010; McCabe et al., 2014; Schneider et al., 2016). Cependant, en raison de l’utilisation de méthodologies très diverses et de certains résultats contradictoires entre les études, un profil exécutif précis est pour l’instant difficile à identifier (de Sonneville et al., 2018). Par ailleurs, comme les FE sont principalement sous-tendues par les aires frontales du cerveau qui se développent jusqu’au début de l’âge adulte (Sousa, Amaro, Crego, Goncalves, & Sampaio, 2018) et que les différents sous-domaines des FE n’ont pas le même rythme de développement (Anderson, 2002), une approche développementale est nécessaire. Dans cette optique, quelques études se sont intéressées à caractériser l’évolution des sous-domaines des FE au cours du temps. Dans une étude transversale incluant 123 enfants et adolescents âgés de 7 à 14ans (dont 71 affectés par la del22q11.2), Shapiro et al. (2014) ont mis en évidence un développement atypique des processus d’inhibition et de flexibilité mentale avec l’âge dans la del22q11.2. En complément, une étude longitudinale incluant 195 individus âgés de 6 à 26ans (dont 95 affectés par la del22q11.2) a également mis en évidence des trajectoires développementales différentes (figure5) dans les domaines de la mémoire de travail et de l’initiation verbale (tâches des fluences verbales) dans la del22q11.2 (Maeder et al., 2016). Prises conjointement, ces études suggèrent que les performances faibles dans les domaines des FE ne sont pas uniquement le résultat d’un retard de développement, mais que certains domaines atteignent un plateau développemental plus précocement que dans la population générale.

Figure5

Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (5)

Comparaison de la trajectoire développementale de la mémoire de travail verbale entre les individus affectés par la del22q11.2 et un groupe de contrôle.[5]
Légende: L’étude de Maeder et al. (2016) a étudié l’évolution de différents domaines des fonctions exécutives au cours du temps. Cette figure montre l’évolution de la mémoire de travail à travers la performance à l’épreuve de mémoire des chiffres en ordre inverse de la WISC-III. Les résultats mettent en évidence une trajectoire significativement différente entre les participants de contrôle et les personnes affectées par la del22q11.2. Alors que les performances semblent relativement similaires dans l’enfance (6-8ans), elles atteignent un plateau développemental beaucoup plus rapidement que chez les individus de contrôle.

25 En résumé, l’attention et les fonctions exécutives représentent un point de fragilité dans la del22q11.2. En effet, une large proportion des individus présente un déficit d’attention qui se manifeste particulièrement par des symptômes d’inattention, ce qui peut retarder son diagnostic. Ces symptômes sont accompagnés par des scores pathologiques aux mesures d’attention soutenue et de vigilance. Enfin, concernant les troubles exécutifs, des études récentes ont montré qu’un plateau développemental est atteint de manière prématurée dans la del22q11.2.

26 Les difficultés d’apprentissage sont fréquentes dans la del22q11.2 et touchent particulièrement l’apprentissage des mathématiques (Biswas & Furniss, 2016; Jacobson et al., 2010; McDonald-McGinn et al., 2015). L’analyse des processus sous-jacents aux difficultés rencontrées a permis d’identifier, dans un premier temps, une atteinte de la représentation du nombre, c’est-à-dire la magnitude du nombre, reposant sur les compétences visuospatiales (De Smedt, Swillen, et al., 2007; Simon, Bearden, Mc-Ginn, & Zackai, 2005). Ces compétences sont mesurées à l’aide de différentes tâches d’estimation de quantités visuelles, de comparaison de quantités sur base visuelle ou encore de tâches évaluant la capacité à former une représentation d’une petite collection dans un temps court (subitizing). Toutefois, ces résultats ont récemment été complétés par une étude d’Attout et al. (2017) indiquant que les performances n’étaient pas différentes de celles d’un groupe de contrôle lorsque la contrainte visuospatiale des épreuves de magnitude du nombre était retirée. Alors que l’acquisition des règles de transcodage ainsi que la mémorisation des faits arithmétiques sont relativement préservées (De Smedt, Swillen, et al., 2007), les résultats sur l’acquisition des procédures de calcul sont plus nuancés. En effet, même si la précision des calculs (résultat final) est comparable à une population de contrôle, l’efficacité, mesurée par le temps d’exécution, et les stratégies utilisées sont plus faibles (Attout et al., 2017; De Smedt et al., 2009). Enfin, les résultats sur la résolution problème sont difficiles à interpréter puisque la réussite à une tâche est souvent multidéterminée (procédure de calcul, mémoire de travail, planification et stratégie). Globalement, les performances sont souvent plus faibles que dans une population de contrôle (De Smedt et al., 2008; De Smedt et al., 2006).

27 Alors que des déficits au niveau de la mémoire à court terme et de la mémoire de travail ont très vite été mis en évidence dans la del22q11.2, la mémoire épisodique à long terme a longtemps été considérée comme une force du profil cognitif. Dans cette partie, nous détaillerons dans un premier temps les résultats concernant la mémoire à court terme et de travail. Nous aborderons ensuite la question de la mémoire à long terme en mettant un accent particulier sur les processus de consolidation à long terme. En effet, des données récentes suggèrent la présence d’un phénomène d’oubli accéléré dans cette population. Enfin, même si la mémoire prospective n’a pas fait l’objet de nombreuses recherches, nous présenterons les connaissances actuelles dans ce domaine.

28 Les troubles de la mémoire à court terme ou de travail ont été amplement décrits dans la littérature. En effet, des déficits de mémoire à court terme ou de travail ont été mis en évidence à la fois en modalité verbale et visuospatiale (Campbell, Azuma, et al., 2010). Majerus et al. (2007) se sont intéressés plus finement à cette question et ont analysé les processus spécifiquement impliqués dans les difficultés de mémoire à court terme verbale. Dans un groupe de 11 individus de 7 à 31ans porteurs d’une del22q11.2 et 14 individus de contrôle appareillés en âge et en sexe, les auteurs ont comparé les performances à différentes tâches et ont mis en évidence un déficit spécifique de l’ordre sériel (c’est-à-dire l’ordre séquentiel dans lequel chaque item est présenté), mais pas de l’information de l’item (c’est-à-dire les caractéristiques phonologiques et sémantiques des items). Ce déficit d’ordre sériel pourrait être à l’origine des compétences lexicales plus faibles (pour plus de détails, se référer à l’encart sur le développement atypique du langage) puisqu’il joue un rôle dans l’acquisition de nouveaux mots.

29 Plusieurs études ont cherché à identifier les corrélats neuronaux sous-jacents aux déficits de mémoire de travail (Azuma et al., 2009; Harrell et al., 2017; Kates et al., 2007; Montojo et al., 2014). Des hypoactivations dans les aires frontales et pariétales ainsi que dans le cortex cingulaire antérieur ont été observées dans la del22q11.2 lors de tâches évaluant la mémoire de travail spatiale (Azuma et al., 2009; Montojo et al., 2014) ou non spatiale (par exemple durant une tâche de n-back; Harrell et al., 2017; Kates et al., 2007). Par ailleurs et contrairement à ce qui est typiquement observé dans la population générale, il ne semble pas y avoir de relation entre l’intensité de l’activation cérébrale, notamment dans le sillon intrapariétal, et la charge en mémoire de travail dans la del22q11.2 (Montojo et al., 2014).

30 Au niveau comportemental, une dissociation entre les modalités verbales et non verbales, identique à ce qui a été décrit pour le fonctionnement intellectuel, est typiquement observée. Les particularités du traitement visuel préalablement décrites expliquent probablement en partie cette dissociation. En effet, celles-ci ont un impact sur l’encodage des informations visuelles qui se répercute par la suite sur les performances en mémoire visuelle (Bostelmann et al., 2017; Lajiness-O’Neill et al., 2005; Woodin et al., 2001). À l’inverse, l’encodage a été montré comme étant préservé en modalité verbale (Debbane, Glaser, & Eliez, 2008) et les compétences en mémoire à long terme verbale ont été décrites par plusieurs auteurs comme représentant une force au sein du profil cognitif des personnes affectées par la del22q11.2. Dans certaines études, les performances étaient parfois même comparables à un groupe de contrôle (Lajiness-O’Neill et al., 2005). Toutefois, comme la consolidation de la mémoire est un processus complexe qui se prolonge dans le temps (Alberini & Ledoux, 2013), certains phénomènes d’oubli accéléré peuvent déjà être visibles après un délai de 30-40 minutes, alors que d’autres n’apparaissent qu’après un délai de plusieurs jours, semaines, voire mois (Elliott, Isaac, & Muhlert, 2014). Ainsi, les batteries standardisées les plus fréquemment utilisées (par exemple, l’échelle de mémoire pour enfants [CMS; Cohen, 2001] ou l’échelle de mémoire de Wechsler pour adultes – 4e édition [MEM-IV; Wechsler, 2012]) examinent la mémoire épisodique à long terme après un délai de 25-35 minutes, ce qui ne permet pas de rendre compte de la consolidation à plus long terme. De manière intéressante, les oublis représentent l’une des plaintes fréquemment rapportées par les personnes affectées par la del22q11.2 ainsi que leurs proches. Par ailleurs, des altérations dans les zones cérébrales fortement impliquées dans le fonctionnement de la mémoire ont été décrites dans la del22q11.2, avec notamment une réduction du volume des hippocampes (Debbane, Schaer, Farhoumand, Glaser, & Eliez, 2006; Deboer, Wu, Lee, & Simon, 2007; Eliez et al., 2001; Kates et al., 2006). Afin de mieux comprendre les processus de consolidation de la mémoire verbale à plus long terme, nous avons mené une étude sur 84 participants (dont 45 affectés par la del22q11.2) âgés de 8 à 24ans (Maeder et al., in press). Nous avons adapté la tâche des 15 mots de Rey (Rey, 1958) en ajoutant des phases de rappel supplémentaires après un délai d’un jour, d’une semaine et d’un mois (la tâche originale contient un rappel libre après 30 minutes). Nous avons montré que les participants affectés par la del22q11.2 rappelaient significativement moins de mots à partir d’un délai d’un jour, alors que l’apprentissage des mots et les performances après 30 minutes étaient comparables au groupe de contrôle (figure6). Ces résultats mettent donc en évidence certaines limites des outils actuels et fournissent un nouvel éclairage sur les performances de mémoire épisodique dans la del22q11.2

Figure6

Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (6)

Trajectoires des performances de rappel libre d’une liste de 15 mots au cours du temps.[6]
Légende: Nous avons comparé les performances de rappel libre d’une liste de 15 mots au cours du temps chez 84 participants (dont 45 affectés par la del22q11.2) âgés de 8 à 24ans. Les résultats mettent en évidence un oubli accéléré de l’information à partir d’un délai supérieur à 30 minutes chez les participants affectés par la del22q11.2 par rapport au groupe de contrôle.

31 Alors que la mémoire rétrospective est relativement bien caractérisée, une seule étude s’est intéressée à la mémoire prospective, c’est-à-dire la mémoire des activités à produire dans le futur (Einstein, McDaniel, Richardson, Guynn, & Cunfer, 1995). Présente tout au long de la vie dans les activités du quotidien (par exemple, se souvenir de souhaiter un anniversaire, de poster une lettre, de prendre son traitement quotidien), la mémoire prospective joue un rôle prédominant dans l’autonomie quotidienne des individus (Woods, Weinborn, Velnoweth, Rooney, & Bucks, 2012). Différents types de mémoire prospective peuvent être évalués. En effet, le stimulus qui déclenche la récupération de l’information peut être lié au temps (time-based, par exemple: à 9 h 30 je dois prendre mon traitement) ou à un événement (event-based, par exemple: lorsque je passe devant la boîte aux lettres, je vais poster ma lettre) (Einstein & McDaniel, 1996). Souchay et al. (2018) ont examiné les performances en mémoire prospective basée sur le temps dans un groupe de 42 enfants âgés de 6 à 12ans (dont 20 affectés par la del22q11.2) à l’aide d’un jeu informatisé (Dresden Cruiser; Voigt, Aberle, Schonfeld, & Kliegel, 2011) nécessitant la réalisation d’une double tâche (diriger une voiture sur un circuit tout en vérifiant le niveau d’essence pour ne pas tomber en panne). Les résultats ont mis en évidence des compétences similaires entre les deux groupes pour diriger la voiture, alors que les individus affectés par la del22q11.2 vérifiaient significativement moins souvent la jauge à essence, indiquant des difficultés au niveau de la mémoire prospective. À notre connaissance, aucune étude n’a testé la mémoire prospective dans un paradigme basé sur un événement.

32 En résumé, les données actuelles sur la mémoire dans la del22q11.2 mettent clairement en évidence des difficultés au niveau de la mémoire à court terme et de travail, particulièrement au niveau de l’ordre sériel. Au niveau de la mémoire à long terme, on retrouve une supériorité de la mémoire verbale par rapport à la mémoire visuelle, comme cela est également observé dans d’autres domaines de la cognition. Au niveau verbal, l’encodage a été montré comme étant préservé, ce qui représente une force intéressante à exploiter en cas de rééducation. Cependant, des données récentes ont mis en évidence la présence d’un oubli accéléré, qui est consistant avec des plaintes fréquemment relevées par les personnes affectées par la del22q11.2 et leur entourage. Enfin, la mémoire prospective semble également être affectée dans cette population, mais des études complémentaires à ce sujet restent nécessaires.

33 La cognition sociale, c’est-à-dire les compétences permettant à un individu de comprendre et d’interpréter son environnement social, a fait l’objet d’une attention particulière dans la littérature en raison des difficultés sociales extrêmement fréquentes dans le contexte de la del22q11.2 (Shashi et al., 2012). En effet, bon nombre de ces personnes présentent un évitement du regard, un évitement social et/ou un manque d’initiative sociale, ainsi que des comportements qui peuvent être socialement inadéquats (Schneider et al., 2012; Shashi et al., 2012; Stoddard, Niendam, Hendren, Carter, & Simon, 2010).

34 De nombreuses études se sont intéressées à la reconnaissance des visages (Glaser et al., 2010; McCabe et al., 2016; Zaharia et al., 2018) et des expressions faciales émotionnelles (Campbell, McCabe, et al., 2010; Campbell, McCabe, Melville, Strutt, & Schall, 2015; Campbell et al., 2011; Franchini et al., 2016; Jalbrzikowski et al., 2012; Leleu et al., 2016; McCabe et al., 2013; Peyroux et al., 2018; Shashi et al., 2012; Weisman et al., 2017) en utilisant des épreuves variées. Ces dernières ont mis en évidence des difficultés au niveau de la détection de différences configurales (distance entre les éléments du visage) ou locales (différence au niveau des traits du visage) entre deux visages (Glaser et al., 2010; Zaharia et al., 2018). La reconnaissance des expressions faciales émotionnelles est également altérée, avec notamment une augmentation du nombre d’erreurs lors de tâches d’identification ou d’appariement d’émotions à partir d’images statiques ou dynamiques (Campbell, Azuma, et al., 2010; Campbell et al., 2015; Leleu et al., 2016; McCabe et al., 2013; Shashi et al., 2012; Weisman et al., 2017), une difficulté à déterminer la différence d’intensité entre deux expressions faciales émotionnelles (Jalbrzikowski et al., 2012), et une augmentation du seuil de détection pour identifier correctement une expression faciale dynamique augmentant en intensité (Franchini et al., 2016; Leleu et al., 2016). De manière intéressante, une étude a examiné la reconnaissance de la prosodie émotionnelle et n’a pas montré de différence entre un groupe de participants affectés par la del22q11.2 et des participants de contrôles présentant un développement typique (Shashi et al., 2012).

35 Dans le but de mieux caractériser les difficultés au niveau de la reconnaissance des visages et des expressions faciales, plusieurs études utilisant la technique d’oculométrie ont mis en évidence un pattern d’exploration visuelle atypique des visages chez les personnes affectées par la del22q11.2, non seulement en comparaison avec des personnes avec un développement typique (Campbell, McCabe, et al., 2010; Franchini et al., 2016; Glaser et al., 2010; McCabe et al., 2011; Zaharia et al., 2018), mais également avec des personnes présentant des difficultés de développement et appariées pour le QI (Glaser et al., 2010) ou présentant un trouble du spectre autistique (McCabe et al., 2013). Durant l’exploration de stimuli statiques (photos ou images), une réduction des fixations dans la région des yeux et une augmentation des fixations dans la région de la bouche ont été observées. De manière intéressante, cette diminution des fixations dans la région des yeux a été reliée à une augmentation de l’anxiété sociale (évaluée au moyen d’un questionnaire d’autoévaluation) chez les personnes affectées par la del22q11.2 (Glaser et al., 2010). Il convient toutefois de relever que ce pattern d’exploration atypique ne semble pas être spécifique à l’exploration des visages (puisque des altérations sont également retrouvées lors de l’exploration de scènes visuelles complexes; McCabe et al., 2011) et qu’il tend à se normaliser lors de l’exploration de stimuli dynamiques (Franchini et al., 2016).

36 Au niveau cérébral, il est possible que ces difficultés au niveau du traitement des visages et des expressions faciales émotionnelles soient sous-tendues par une altération spécifique de plusieurs régions faisant partie du «cerveau social» (Kennedy & Adolphs, 2012), notamment le gyrus cingulaire antérieur, le gyrus fusiforme et le gyrus parahippocampique (Glaser et al., 2007; Schaer et al., 2010; Simon, Ding, et al., 2005). Une étude d’imagerie fonctionnelle a notamment observé une diminution de l’activation cérébrale dans les régions du gyrus fusiforme, du cortex cingulaire antérieur et du cortex frontal médial lors de la présentation d’expressions faciales émotionnelles (Azuma et al., 2015). Finalement Andersson et al. (2008) ont mis en évidence un pattern d’activation atypique du gyrus fusiforme lors de la présentation de visages dans un groupe de 15 adolescents affectés par la del22q11.2. Alors qu’une activation sélective du gyrus fusiforme était observée dans le groupe de contrôle lors de la présentation de visages (versus de maisons), cette région cérébrale était activée de manière indifférenciée lors de la présentation de visages et de maisons chez les participants affectés par la del22q11.2. Ce résultat suggère donc un manque de spécialisation des régions sous-tendant le traitement des visages.

37 Quelques études se sont également intéressées à caractériser les compétences de théorie de l’esprit au moyen de tâches évaluant la compréhension de fausses croyances (Campbell et al., 2015; Campbell et al., 2011; Weisman et al., 2017), la capacité à comprendre des échanges complexes contenant un mensonge ou du sarcasme (Campbell et al., 2011; Jalbrzikowski et al., 2012), l’attribution d’intentions sur la base du mouvement de stimuli abstraits (Ho et al., 2012) ou la prise en compte de la perspective d’autrui (Badoud et al., 2017). Ces dernières ont mis en évidence une performance inférieure dans la del22q11.2, particulièrement lorsque les tâches augmentaient en complexité. Par ailleurs, Campbell et al. (2015) ont montré que le meilleur prédicteur de la performance au test Picture Sequencing Task (tâche de fausse croyance nécessitant de remettre dans l’ordre des images pour recréer une histoire mettant en scènes deux personnages où l’un d’entre eux a une fausse croyance; Langdon, Coltheart, & Ward, 2006) était la compétence générale de séquençage (c’est-à-dire remettre dans l’ordre des images pour recréer une histoire ne mettant pas en scène de fausse croyance). Ceci indique donc que la performance à ces tâches est multidéterminée et que leur utilisation est probablement peu adaptée aux populations présentant une variété de déficits cognitifs. En résumé, le traitement des visages et des émotions constitue un point cardinal de la del22q11.2. Grâce à l’oculométrie, une exploration atypique des visages a pu être identifiée. Cette dernière n’est toutefois pas spécifique aux visages, mais s’étend également aux scènes visuelles complexes. Ce traitement atypique influence à son tour la reconnaissance des émotions qui est sous-optimale. Enfin, plusieurs études indiquent que ces difficultés sont sous-tendues par des anomalies cérébrales des zones touchant au «cerveau social», tel que le gyrus fusiforme.

Figure7

Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (7)

Exploration visuelle atypique des visages dans la del22q11.2.[7]
Légende: l’étude de Glaser et al. (2010) a examiné les profils d’exploration visuelle des visages dans trois groupes de participants: des participants de contrôle avec un développement typique, des participants avec difficultés cognitives appariés pour le quotient intellectuel (QI apparié) et des participants affectés par la del22q11.2 (del22q11). La figure montre les fixations visuelles d’un participant de chaque groupe. Alors que les fixations visuelles des participants du groupe de contrôle et du groupe QI apparié se situent majoritairement sur les traits principaux du visage, celles du participant affecté par la del22q11.2 sont plus dispersées. Une comparaison de groupe a mis en évidence une réduction significative du nombre de fixations dans la région des yeux dans le groupe de participants affectés par la del22q11.2 par rapport aux deux autres groupes.

Les préoccupations relatives au cursus scolaire et à l’employabilité sont au cœur de la prise en charge des individus affectés par une del22q11.2 et leur famille. L’impact de ce syndrome sur les trajectoires scolaires et professionnelles peut être modulé par différents facteurs tels que le fonctionnement intellectuel, le fonctionnellement social ou encore la présence de diagnostics psychiatriques. Une étude collaborative entre deux centres spécialisés dans la del22q11.2 à Genève et à Tel-Aviv s’est intéressée à cette question. Mosheva et al. (2018) ont récolté les informations relatives à 260 individus affectés par la del22q11.2 et âgés de 5 à 59ans (âge moyen 21.3 ± 10,8).
Concernant les parcours scolaires, 4 différents projets scolaires ont été identifiés: (1) École ordinaire en classe normale sans aide; (2) École ordinaire en classe normale avec des aménagements: aide scolaire (auxiliaire de vie scolaire), temps additionnel pour les examens; (3) École ordinaire en classe spécialisée: petit effectif par classe, programme adapté; (4) École spécialisée avec éducation spécialisée. Les individus âgés de 5 à 21ans, pour autant qu’ils soient toujours scolarisés, ont été divisés en 3 groupes d’âge afin d’obtenir un aperçu de l’évolution des besoins en termes de scolarité de l’enfance à l’âge adulte.
Les besoins scolaires

Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (8)

De manière peu surprenante, on note une évolution des besoins avec le temps. En effet, à l’âge de 5-12ans, la majorité des enfants suivent une scolarité en milieu ordinaire. Seuls 6% ont besoin d’une école spécialisée et 28% bénéficient d’une classe spécialisée au sein d’une école ordinaire. Avec le temps, la proportion des jeunes nécessitant un enseignement spécialisé augmente pour atteindre 35% à l’âge de 17 à 21ans. À noter toutefois qu’entre 17 et 21ans, seuls 44% des individus sont toujours scolarisés alors que les autres ont intégré le monde professionnel.
Dans le groupe d’adultes âgés de 18ans et plus, une description du parcours professionnel a également été réalisée par groupe d’âge. À nouveau, on note une évolution importante selon l’âge. Entre 18 et 21ans, 38% des individus interrogés ont un emploi, la moitié (20%) bénéficiant d’un emploi sans aménagement (avec ou sans reconnaissance en qualité de travailleur handicapé) et l’autre moitié (18%) d’un emploi protégé. Les deux tiers restants (62%) sont considérés comme étant sans emploi, alors que cette proportion descend à un tiers (36%) dans la catégorie d’âge 22 à 25ans et reste ensuite assez stable (37% dès 25ans).
Afin de mieux comprendre les raisons d’une absence d’emploi, une analyse plus fine a tenté de discriminer: (1) des personnes en recherche d’emploi ou en cours de formation; (2) des personnes résident en établissement spécialisé pour des raisons liées à la santé mentale; (3) des personnes incapables de travail en raison d’un handicap trop sévère; et (4) des personnes ayant de la difficulté à garder un emploi.
Raisons d’une absence d’emploi chez les adultes

Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (9)

Ces chiffres nous indiquent que, tout comme dans la population générale, le marché du travail est exigeant pour les jeunes adultes à la sortie de leur formation, ce qui décale pour certains l’entrée dans le monde du travail. Chez les adultes âgés de plus de 25ans, la proportion de personnes en incapacité de travail est plus importante, ce qui met en évidence une difficulté croissante d’insertion dans le monde du travail avec le temps.
Au niveau des prédicteurs, cette étude a montré que le niveau intellectuel (mesuré par un score de QI) influence de manière significative l’orientation scolaire. De manière intéressante, à l’âge adulte, le niveau de fonctionnement adaptatif et non le niveau intellectuel est associé de manière significative à l’employabilité d’un individu. De manière surprenante, les résultats de cette étude n’ont pas mis en évidence de relation entre la présence de troubles psychiatriques associés, en particulier les troubles du spectre de la psychose, et l’employabilité.

38 Bien que le profil cognitif des personnes affectées par la del22q11.2 soit aujourd’hui relativement bien caractérisé, il existe encore peu d’études examinant l’impact de différents types d’intervention sur les performances cognitives. Nous passerons ici en revue les résultats de deux études qui se sont intéressées à l’effet d’une médication de psychostimulant sur l’attention et les fonctions exécutives. Nous détaillerons ensuite l’utilisation de plusieurs programmes de remédiation cognitive qui ont été testés auprès d’une population d’adolescents affectés par la del22q11.2 ou qui sont en cours de validation.

39 À ce jour, deux études médicamenteuses ont examiné l’impact d’un traitement de psychostimulant – typiquement employé dans le traitement du TDA/H – sur les performances attentionnelles et exécutives (Gothelf et al., 2003; Green et al., 2011). Dans l’étude de Gothelf et al. (2003), un sous-échantillon de 6 participants ont réalisé le Continuous Performance Test (CPT; Conners, 2000a) avant l’introduction d’un traitement de psychostimulant (au dosage de 0,3 mg/kg) et après un mois de traitement. Les résultats ont révélé une diminution significative des omissions et du temps de réaction ainsi qu’une amélioration de la détection des cibles lorsque les participants étaient sous psychostimulant. Les difficultés d’inhibition (reflétées par le nombre de commissions) n’étaient, quant à elles, pas influencées par le traitement. Dans une étude subséquente, Green et al. (2011) ont évalué l’impact d’une dose unique de psychostimulant (au dosage de 0,5 mg/kg) sur les fonctions exécutives et attentionnelles dans un échantillon de 34 enfants et adolescents affectés par la del22q11.2 (22 d’entre eux ayant reçu une dose de psychostimulant et 11 un placebo). Par rapport au groupe ayant reçu le placebo, les participants sous psychostimulant ont davantage amélioré leur performance lors de deux tâches nécessitant l’inhibition d’une réponse dominante. En revanche, la performance entre les deux groupes était comparable lors d’une tâche évaluant la mémoire de travail. Ces deux études, bien que réalisées sur un petit nombre de participants, mettent ainsi en évidence que certains aspects de la symptomatologie attentionnelle et exécutive sont améliorés par un traitement de psychostimulant.

Grâce à une meilleure connaissance du syndrome de la del22q11.2, différentes recommandations pédagogiques, dont celle de Grande-Bretagne (The Speech and Language Therapy department at the North Thames Cleft Centre at Great Ormond Street Hospital and St Andrew’s Center, 2010), ont été publiées pour offrir des pistes aux parents et aux professionnels qui entourent les personnes concernées. Élaborées initialement par des orthophonistes, elles touchent toutefois à plusieurs domaines nécessaires dans la réussite scolaire et la vie quotidienne, notamment la communication ou l’organisation:

  • Les consignes orales ne sont pas toujours bien assimilées du premier coup
    • Conseil: s’assurer que l’enfant a bien compris les instructions énoncées en classe en lui demandant de les répéter.
  • Des difficultés à maintenir plusieurs éléments en mémoire sont fréquemment observées
    • Conseil: donner une seule consigne à la fois, segmenter le travail en portions.
  • L’apprentissage du vocabulaire est laborieux
    • Conseil: répéter plusieurs fois les nouveaux mots appris
  • Rendre l’enfant attentif au fait qu’un mot peut changer de signification selon le contexte dans lequel il est utilisé.
  • Les capacités de déchiffrage de la lecture sont meilleures que la compréhension de la lecture
    • Conseil: s’assurer que l’enfant a compris ce qu’il a lu en le questionnant
  • Bien expliquer les règles de grammaire et leur application en donnant de nombreux exemples pratiques.
  • Les enfants ont tendance à s’exprimer de manière simple avec des phrases courtes
    • Conseil: les encourager à produire un récit plus complexe en posant des questions sur les détails.
  • La compréhension des liens abstraits du langage ou la conception de l’implicite n’est pas toujours évidente
    • Conseil: verbaliser les liens pour améliorer la compréhension implicite ou s’entraîner à l’utilisation du langage de manière abstraite et à l’humour à travers un groupe de compétences sociales.
  • Des difficultés à appréhender certaines notions abstraites comme le temps, l’argent, l’humour sont souvent observées et ces notions se développent souvent plus tard que chez des enfants avec un développement typique.
  • Soutenir les compétences pratiques d’organisation et de planification au quotidien à l’aide d’un planning visualisable.

40 Au niveau des interventions psychologiques, Harrell et al. (2013) ont évalué l’efficacité d’un programme informatisé d’entraînement cognitif de 12 semaines à domicile (à raison 4 séances par semaine de 40 minutes environ) auprès de 23 adolescents âgés de 12 à 17ans (dont 13 ont bénéficié du programme d’entraînement et 10 ont été mis sur liste d’attente). Ce programme ciblait l’entraînement à des tâches recrutant particulièrement la mémoire de travail, l’attention et la vitesse de traitement. Les auteurs ont démontré la faisabilité de ce type d’intervention dans cette population et ont mis en évidence une amélioration de la vitesse de traitement dans le groupe ayant bénéficié de l’entraînement cognitif. L’étude de Mariano et al. (2015), quant à elle, a testé l’efficacité d’un programme combinant entraînement cognitif et apprentissage de nouvelles stratégies dans un groupe de 22 adolescents âgés de 12 à 16ans. Les auteurs ont utilisé le programme Challenging Our Minds qui cible différentes habiletés cognitives, notamment l’attention, les fonctions exécutives, la mémoire, les aptitudes visuospatiales, la résolution de problème et la communication. Les jeux du programme devaient être réalisés à domicile par le participant et trois entretiens par semaine étaient organisés avec un «coach cognitif» au moyen d’un système de vidéoconférence. L’objectif de ces séances consistait à suggérer et implémenter de nouvelles stratégies en fonction des besoins des participants. L’efficacité du programme d’intervention a été évaluée au moyen de trois évaluations successives réalisées en moyenne 7 mois avant l’intervention, juste avant l’intervention et juste après l’intervention. Lors de chaque évaluation, la batterie informatisée CNS Vital Signs (Gualtieri & Johnson, 2008), qui cible différents domaines tels que le temps de réaction, la flexibilité cognitive, les fonctions exécutives, l’attention complexe et la mémoire de travail, a été administrée. Les résultats ont mis en évidence une amélioration significative à l’ensemble des domaines à la suite de l’intervention. Ces deux études, bien que relativement préliminaires, suggèrent que certains déficits cognitifs caractéristiques de la del22q11.2 peuvent être améliorés à la suite d’un programme de remédiation cognitive. Cependant, l’absence d’une ou plusieurs évaluations à distance de l’intervention (par exemple, 6 à 12 mois après la fin du programme de remédiation) limite la portée des résultats obtenus.

41 Il convient également de relever l’existence de deux programmes de remédiation cognitive en langue française, «Cognitus et moi» (Demily et al., 2016) et «Vis-à-vis» (Glaser et al., 2012), qui sont en cours de validation auprès d’une population d’enfants et d’adolescents affectés par la del22q11.2. Le programme «Cognitus et moi» cible particulièrement les capacités attentionnelles et visuospatiales au travers de 16 séances de remédiation cognitive. Les séances comprennent des exercices papier-crayon ainsi que des tâches informatisées en présence d’un thérapeute. Le rôle principal du thérapeute consiste à aider l’enfant à acquérir de nouvelles stratégies lorsqu’il est confronté à une difficulté. Des propositions de tâches à réaliser dans la vie quotidienne sont également proposées à l’issue de chaque séance afin d’améliorer la généralisation des stratégies cognitives nouvellement acquises. Le programme informatique «Vis-à-vis», quant à lui, se centre sur les difficultés de cognition sociale et la mémoire de travail. Il a été conçu pour être effectué par l’enfant, en présence d’un adulte, sur une période de 12 semaines, à raison de quatre séances par semaines de 20 minutes environ. Plus particulièrement, trois modules sont couverts par le programme: (1) augmentation de l’exploration de la région des yeux dans le but de mieux reconnaître les visages ainsi que les expressions faciales émotionnelles; (2) reconnaissance et compréhension des six émotions de base (joie, colère, tristesse, dégoût, surprise et calme) au travers de l’expression faciale et d’histoires permettant d’inscrire les émotions dans un contexte; (3) mémoire de travail visuospatiale.

Thomas est un garçon de 11ans qui a reçu un diagnostic de microdélétion 22q11.2 à l’âge de 1 an. Les parents de Thomas rapportent que leur fils présente un évitement du regard ainsi que des difficultés à comprendre les indices non verbaux lors des interactions avec autrui. À l’école, Thomas présente des difficultés d’intégration sociale avec ses pairs et a un seul ami. Au niveau clinique, Thomas rencontre les critères diagnostiques pour une phobie sociale.
Au vu des difficultés relevées par les parents, un bilan neuropsychologique a été effectué avec Thomas. L’échelle d’intelligence de Wechsler – 3e édition (WISC) a mis en évidence des compétences de raisonnement verbal qui se situent dans la moyenne (QI verbal = 96) et des compétences de raisonnement non verbal qui sont inférieures à la moyenne (QI performance = 70). Des difficultés au niveau de la vitesse de traitement (indice de vitesse de traitement = 69) et de la mémoire de travail (indice de mémoire de travail = 67) sont également observées. Plus spécifiquement, Thomas a obtenu un score dans la moyenne inférieure à deux épreuves de la Working Memory Test Battery for Children permettant le calcul d’un indice de mémoire de travail visuospatial (indice = 84). Au niveau des compétences de cognition sociale, le test de reconnaissance des visages de Benton a mis en évidence un score fortement déficitaire (score brut = 37 réponses correctes sur 54). Thomas a également rencontré des difficultés significatives lors d’une évaluation des compétences d’identification des expressions faciales émotionnelles (au moyen d’une tâche informatisée présentant différentes expressions faciales – calme, joie, colère, tristesse, peur, dégoût, et surprise; score brut: 32 réponses correctes sur 104).
À la suite de ce bilan, il a été proposé à Thomas et ses parents de participer à l’étude de validation du programme de remédiation cognitive «Vis-à-Vis». Thomas a effectué les exercices proposés dans le programme durant 12 semaines et a été réévalué immédiatement après la fin de la remédiation. Lors de cette évaluation, Thomas a obtenu un score de 113 (correspond à un niveau moyen) à l’indice de mémoire de travail visuospatial de la Working Memory Test Battery for Children. Ses performances à l’épreuve de reconnaissance des visages de Benton sont restées relativement stables et fortement déficitaires (score brut = 35 réponses correctes sur 54). Cependant, il a présenté une nette amélioration de son score à la tâche d’identification des expressions faciales émotionnelles (score brut: 39 réponses correctes sur 104).

42 Bien que la del22q11.2 soit un syndrome génétique rare et peu connu du grand public, les particularités du profil cognitif des personnes affectées sont aujourd’hui relativement bien décrites dans la littérature. Une série de publications a également permis de souligner la grande hétérogénéité des performances au sein de cette population, même si les raisons de cette hétérogénéité restent encore largement inconnues. Les données actuelles soulignent la nécessité d’un bilan neuropsychologique approfondi ainsi qu’un suivi des performances cognitives au cours du temps dans cette population. Il convient toutefois de relever plusieurs limites aux travaux existants, afin d’ouvrir des pistes de réflexion qui permettront de parfaire notre compréhension du profil neuropsychologique de la del22q11.2. Premièrement, la majorité des études réalisées à ce jour a utilisé des batteries d’évaluation comprenant des tâches multidéterminées (par exemple, une tâche évaluant différents aspects liés aux fonctions exécutives) et très peu se sont centrées sur l’étude de processus spécifiques (par exemple, les différents types d’inhibition). Ceci limite notre capacité à mettre en évidence de manière précise les processus altérés et préservés et ainsi à mettre en place des stratégies de revalidation ciblées. Deuxièmement, même s’il existe à ce jour quelques études longitudinales dans le domaine de la cognition, une compréhension plus fine des trajectoires développementales est encore requise. De manière similaire, les problématiques spécifiques liées au vieillissement cognitif dans cette population restent encore très peu explorées. Troisièmement, très peu d’études ont cherché à caractériser l’impact des déficits cognitifs sur l’autonomie et le fonctionnement dans la vie quotidienne. Or, plusieurs auteurs ont souligné la faible validité écologique de nombreux outils d’évaluation neuropsychologiques, que ce soit dans le domaine des fonctions exécutives (Burgess et al., 2006) ou de la cognition sociale (voir par exemple Hermans et al., 2019). À ce titre, une approche de l’évaluation basée sur la fonction plutôt que basée sur l’étude d’un processus spécifique, comme cela a été proposé par Burgess et al. (2006), permettrait d’apporter des éléments de réponse. Quatrièmement, le rôle de certains processus cognitifs spécifiques dans le développement de la psychose chez les personnes affectées par la del22q11.2 reste encore peu connu, alors que ceci permettrait d’améliorer notre compréhension de la symptomatologie psychotique dans une perspective de psychopathologie cognitive. Finalement, il nous paraît aujourd’hui nécessaire que la question de la rééducation devienne une thématique centrale de la recherche dans le domaine de la del22q11.2 afin de favoriser l’application clinique des connaissances théoriques acquises au cours des vingt dernières années.

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Chapitre 21. La microdélétion 22q11.2 (2025)

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